« Je suis Protecteur/Protectrice »
Ils se définissent : “je suis protecteur/protectrice », les 16 diplômé/es de la 4éme promotion après un semestre de formation au « Center for Child Protection » de l’Université Pontificale Grégorienne. 6 poursuivent leur formation encore pendant trois semestres pour obtenir une Licence (Master).
Ce 13.02.2019 commence à 9h30, par l’Eucharistie présidée par le Recteur de l’Université Pontificale Grégorienne, le Rev. Père P. Nuno da Silva Gonçalves S.J. Il salue l’assemblée, les illustres invités, remercie les étudiant/es pour le travail fait, prie pour la mission qu’ils/elles reçoivent aujourd’hui.
La méditation de la Parole de Dieu (textes liturgiques du jour) est faite par le Rev. Père Zollner, S.J., Président du CCP, Vice-Recteur de l’Université Pontificale Grégorienne et Doyen de l’Institut de Psychologie. Sur un ton d’humour il dit que ces paroles sont pour les philosophes et les psychologues. Mais, elles peuvent être accueillies avec les yeux de la foi, du cœur. Dieu a voulu un paradis pour la personne humaine. Où, elle est respectée, en confiance, servie et est au service des autres. Mais le péché consiste à manger le seul fruit interdit. C’est le non-respect de l’autre, la haine, l’abus. Les blessures qui en découlent ne sont pas seulement pathologiques mais, ce qui se développe dans le cœur. Ce qui souille le cœur et rend impure la personne comme Jésus le dit dans l’Évangile de St Marc (7,14-23). S’adressant aux diplômé/es P. Zollner les exhorte à aller avec courage, engagement, persévérance pour lutter contre les abus de tous genres et être du côté des faibles dans la société, dans l’Église. Pour le faire, ils ont besoin pas seulement de textes, de talents, de connaissances, de compétentes acquises, mais un cœur qui apprenne à travailler sur soi, qui se laisse transformer et qui aide.
La célébration eucharistique était dans l’atmosphère de prière animée par des chants, des gestes d’offrande, demande de pardon pour ce qui n’est pas fait, la confiance dans ce qui est fait, en comptant sur le « temps propice de Dieu. »
A 10h35, le P. Zollner dit le mot de bienvenue, sa gratitude à l’Invitée du jour, Marta Santos Pais, représentante spéciale des Nations Unies pour la violence contre les enfants.
De son message émouvant d’experte dans ce domaine pendant plusieurs années, nous pouvons retenir : « l’enfant est aussi une personne ! Tous les efforts devraient converger pour réaliser en 2030, le rêve de zéro violence sur les enfants. » Marta Santos Pais présente les efforts de la Convention du Droit des enfants fondée en 1989 qui regroupe plusieurs pays. Elle promeut la protection des enfants dans plusieurs endroits du monde et domaines. Partant des expériences concrètes tristes, elle partage ce qui touche le plus son cœur ; l’état d’âme des enfants à qui parfois, elle demande : que devons-nous faire ? Certains répondent : « nous n’avons pas d’idée. Nous ne savons pas à qui parler. Qui peut nous écouter, qui peut écouter notre silence ? Pour nous, une minute de souffrance est une éternité. Nous n’arrivons pas à organiser le récit de notre souffrance et quand nous le faisons, rien ne se fait pour nous aider. Nous nous sentons comme dans le bateau Titanic qui s’effondre sans aucune aide de personne. » La conférencière souligne ; l’enfant aime et fait confiance à l’adulte. Ce n’est pas pour lui une joie d’exposer les personnes aimées.
Certaines familles ne veulent pas exposer leurs enfants aux médias. Avec l’exemple du Pape François qui courageusement nomme les faits, M S Pais félicite et encourage les diplômé/es des différentes parties du monde, à lutter contre toute violence à l’endroit des enfants dans leur future mission. En partageant l’engagement du CCP pour faire du monde, un espace de sécurité pour les enfants, elle reconnaît avec humilité que beaucoup de choses se font mais, qu’il reste encore à faire. Car toutes les 5 minutes, un enfant meurt, pas dans des zones de conflits armés mais, en famille, à l’école, dans la rue à cause de la violence, des punitions corporelles, des violences sexuelles, de la traite d’enfants.
Dr. Fuchs prend la parole pour remercier la conférencière pour son message touchant, qui devrait être accueilli avec le cœur pour agir. Elle donne la parole à trois porte-paroles des diplômé/es qui présentent le groupe avec une projection de photos, de diapositives, décrivant ce qu’ils étaient au début du cours et ce qu’ils sont devenus aujourd’hui, leur ateliers-projets à actualiser dans leurs différentes localités. Les ateliers se résument en des défis à relever (le déni, l’aveuglement, l’ignorance face au problème) ; les groupes auxquels le message devrait être apporté (les parents, les enseignants, les prêtres, les personnes consacrées, les personnes laïques, les volontaires bref à tous) ; les objectifs à atteindre (prendre conscience, identifier, comprendre, nommer le problème et y répondre). Tous les visages et voix des diplômé/es à travers les diapositives étaient présents, avec de brèves paroles-clef de leur expérience, l’expression de leur gratitude à l’endroit de leur « mentors » : Sr Dr Karolin Kuhn, Dr Katharina A. Fuchs, Sr Dr María Rosaura González Casas, du Père Zollner, des experts, des professeurs invités, des accompagnateurs de l’Instruit de psychologie, l’équipe du CCP et son secrétaire exécutif, le Rev. Père Stefano Bittasi. Ils reçurent leur certificat avec les paroles de félicitation pour leur bon et efficace travail. Une collation fraternelle et la conférence de Presse clôturaient la journée.