Daniel Mbassa Menick, Camerounais, Psychiatre/pédopsychiatre, dans son livre: «Dans l'enfer des violences sexuelles envers l'enfant en Afrique: Blessures et souffrances de l'enfant camerounais ».
Nous amène à faire ces réflexions :
Les violences sexuelles envers l'enfant en Afrique noire restent encore une réalité très taboue. Même si parfois l’on tente d’avoir une opinion contraire ou une tendance à laisser croire qu’elles sont négligeables, elles existent bien comme en témoignent les statistiques de cet ouvrage.
Elles concernent filles et garçons et toutes les formes sont rencontrées. L'expression clinique est la même qu'en occident. Cependant, le drame est que, le traumatisme psychique subi par la victime n'est pas toujours reconnue par la communauté qui l’environne voire, sa propre communauté, sa propre famille, au sens de l'anthropologie médicale clinique.
Il devient vraiment difficile car, comment une victime qui n'est pas reconnue en tant que telle (victime) peut-elle trouver de l'aide auprès d'un environnement sociofamilial qui pense qu'on ne peut pas tomber malade "d'avoir eu des rapports sexuels" mêmes imposés ?
L’enfant ou le mineur dans sa personnalité dépendante et vulnérable, ne possède pas une expression explicite de sa souffrance. Parfois, dans sa confusion face aux méfaits des adultes : maltraitances, négligences, abus sexuels, il subit plus tôt que de se défendre.
Parlant des maltraitances, nous voudrions souligner l’usage excessif du bâton (avec des blessures, des lésions), comme seul moyen pour corriger l’enfant. Nous pensons au sort des enfants «dits sorciers » parce que : en naissant malheureusement, leur maman décède ou encore, ceux qui sont nés avec une mutation cutanée (albinos) ou avec, d’autre mutation ou malformation… Ils sont jugés parfois destructeurs ou nuisibles à leur famille, à leur communauté et pour cette raison, marginalisés, mis hors de leur communauté voire éliminés…
La réalité passive de l’enfant face à sa souffrance, pourrait entrainer les adultes autour de lui, à minimiser ou à ignorer cette souffrance.
Parents, éducateurs devraient créer un climat d’écoute à la réalité et aussi à la fantaisie de l’enfant. Lui prêter les paroles appropriées pour décrire ce qu’il vit, au lieu de croire à sa place que, certains touchés malsains de l’adulte ou une imposition de secrets non nécessaires, ne sont pas nuisible à sa santé.
Sr Mary Lembo
CCP Research Assistant